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Un blog POUR les Loisirs Adultes Voile

Dimanche 11 novembre 2012


 

A ceux qui aiment les catamarans trop ardents 

 Il est très à la mode de donner énormément de quête aux mâts de catamarans, les amateurs de cet art prétendent aller plus vite et mieux remonter au vent. C'est encore une ânerie trop répandue :

  • Un catamaran ardent avance à la même vitesse qu'un catamaran mou.
  • Un catamaran ardent est incontrôlable en sortie d'empannage, et il faut redoubler d'ingéniosité pour parvenir à abattre en fin de virement de bord. Par très petit temps, le catamaran devient littéralement indirigeable.
  • Au près, GV bien bordée, il existe un conflit permanent entre la GV et la barre, qu'on a besoin de tirer pour éviter de virer de bord.
  • Un catamaran ardent ne remonte pas mieux au vent qu'un catamaran mou. C'est juste que, si on lache la barre, il tend spontanément à lofer, et donc il remonte plus au vent. C'est sans doute l'ambiguïté de cette phrase qui est cause de tous les maux. Mais il est évident que, à voile égale, il ne fera pas un meilleur près qu'un autre ! Il n'y a pas de miracle : la quête modifie le comportement d'un bateau mais pas ses performances.
  • Un mât trop en arrière entraîne une bôme trop basse, qui peut blesser l'équipage et empêche de bien border la GV.
  • Enfin, les HC16 voivent être équilibrés en avançant les poids vers l'avant, ce qui a pour conséquence de rendre le bateau encore plus ardent. Point trop n'en faut.

 

Mais alors, pourquoi les Hobie 16, sur les cartes postales américaines, sont-ils tous très ardents ??

tout simplement parce que les côtes de ces plages sont sujettes au shore break, phénomène de vagues et de marche au sol, qui oblige les barreurs à faire des arrivées de plage "à l'américaine", c'est à dire à toute vitesse sur le sable perpendiculairement à la plage quel que soit le sens du vent. Pour ce faire, ils doivent répartir au maximum le poids à l'arrière du bateau. Afin d'éviter que cela ne les fasse abattre, le bateau doit être naturellement trop ardent. De plus, ils ajoutent le poids du mât au leur, et le mât appuie moins en avant lors de la décélération infligée par le contact du sable.

Mais, dans la mesure du possible, nous ferons de belles arrivées face au vent, et nous règlerons bien nos mâts afin d'avoir un comportement neutre, voire légèrement ardent mais sans plus.  

Aux mêmes, lorsqu'ils règlent la quête de leur Hobie 16 avec la drisse de foc 

 Rappel : les hobie 16 ont une particularité : les focs sont hissés à l'aide d'un palan de drisse, ce qui permet au guindant du foc de remplacer totalement un étaivolontairement trop long. Ce dispositif est remarquable, car il permet naturellement d'avoir un haubannage très tendu, sans jeu, ce qui est très appréciable par petit vent et forte houle : le mât ne bringuebale pas !

Certains croient qu'en hissant mal le foc ils auront raison d'infliger à leur mât cette quête qui leur plait tant...

  • La quête du mât doit être réglée à l'aide des haubans et non de la drisse, ils servent à cela.
  • Un mât mal haubanné bringuebale à chaque vague, pourvu que la pression du vent ne soit pas suffisante. Les performances sont nettement affectées par les turbulences qui en résultent, et c'est particulièrement désagréable pour les coéquipiers. C'est même exaspérant.
  • De surcroît, le haubanage est abîmé à chaque mouvement si le mât présente du jeu. Le risque de démâtage est accru. Or il est reconnu qu'un mât détaché du catamaran présente peu d'utilité.

 

par Emmanuel Chazard 

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