LAD-CNP

Un blog POUR les Loisirs Adultes Voile

Dimanche 18 novembre 2012

1. Anatomie descriptive d'un catamaran
 

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2. Allures et réglages de voiles
On distingue 5 allures principales :
  • Bout au vent : le bateau est face au vent, les voiles faseillent, il ne peut pas avancer.
  • Près : le vent vient de l'avant du bateau à 45°, les voiles sont bordées (c'est-à-dire tirées) à fond.
  • Travers : le vent aborde le bateau par le côté à 90°, les voiles sont en position intermédiaire.
  • Largue : le vent vient de l'arrière du bateau à 45°, les voiles sont choquées (c'est-à-dire relâchées).
  • Vent arrière : le vent vient exactement en arrière du bateau, les voiles sont entièrement choquées et peuvent être indifféremment laissées sur bâbord ou sur tribord.
Ces allures peuvent être représentées par rapport au bateau comme suit, les flèches rouges symbolisant la direction du vent :

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Cependant, comme il est nécessaire de se repérer sur le plan d'eau, on préfèrera le schéma suivant, représentant les allures du bateau par rapport au vent :

 

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En réalité, les allures peuvent être sous-divisées comme suit, mais il n'est pas nécessaire de le retenir (retenez quand même la notion de près serré pour la suite). Vous avez bien lu, le petit largue est situé entre le près bon plein et le travers, et pour cause : on désignait par largue l'ensemble des allures que pouvaient suivre les anciens gréements.

 

3. Manœuvres, changements de direction
Le bateau est dit bâbord amure lorsque le vent vient de la gauche, les voiles sont alors à droite.
Le bateau est dit tribord amure lorsque le vent vient de la droite, les voiles sont alors à gauche.
On appelle abattée un changement de direction sans changement d'amure (les voiles restent du même côté), lorsqu'on s'éloigne du vent. Il faut alors choquer (relâcher) les voiles.
On appelle lof ou auloffée un changement de direction sans changement d'amure (les voiles restent du même côté), lorsqu'on se rapproche du vent. Il faut alors border (tirer) les voiles.
On appelle virement de bord la manœuvre qui consiste à changer d'amure en passant face au vent.
On appelle empannage la manœuvre qui consiste à changer d'amure en passant dos au vent.
Il est fondamental de bien retenir le schéma ci-dessus. Vous noterez ainsi que changement de direction de signifie pas nécessairement manœuvre. Aussi la question à se poser sans arrêt est-elle : "les voiles vont-elles changer de côté ?".

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2. Régler la forme de la voile
2.1. Comprendre le creux de la voile
Le creux de la voile est du à deux éléments :
  • Les coutures qui assemblent les morceaux de la voile mettent en vis-à-vis des bords curvilignes et constituent ainsi des laizes. Il en résulte un creux permanent : la voile est creuse avant même d’être gréée.
  • Le guindant n’est lui non plus pas rectiligne : il existe un rond de guindant. Il est pourtant hissée le long d’un mât relativement droit. Il en résulte un creux qui n’existe que lorsque la voile est hissée. Lorsqu’il existe une bôme, le même effet se produit au niveau de la bordure, qui n’est pas rectiligne (rond de bordure).
2.2. Dans quel but modifier le creux ?
La position du creux aura des conséquences de trois ordres :
  • Une voile plus creuse sera plus puissante
  • Un creux plus près du mât permet de mieux remonter au vent
  • La forme et la position du creux influent la direction et le point d’application de la poussée vélique. Notamment, si le creux est avancé, la composante de dérive de la poussée vélique sera diminuée.
Il résulte de cela que :
  • Par petit temps, on choisira une voile creuse, plus puissante, en se résignant à un près moins serré.
  • Par gros temps, à la puissance sera préférée la capacité à remonter au vent en diminuant et en avançant le creux.
2.3. Modifier la forme et l’importance du creux
2.3.1. Le guignol
Ce dispositif permet, à terre, de cintrer le mât en tendant deux câbles qui s’appuient sur les barres de flèche. Ce faisant, on diminue la rectitude du mât et donc le creux inhérent au rond de guindant. Le guignol diminue le creux sans le déplacer. Beaucoup de catamarans n'ont pas de guignol.
2.3.2. Le cunningham
Il abaisse le point d’amure. Il permet de réduire et d’avancer le creux. C'est le principal moyen que vous utiliserez pour modifier le creux de la voile.
C’est l’occasion de rappeler que le cunningham doit être choqué à terre. Surtout, il doit être étarqué à fond par gros temps, faute de quoi la voile peut se déchirer au niveau de l'extrémité inférieure du guidant.
Enfin, une précision à l'égard des utilisateurs de dériveurs : sur les catamarans dotés d'une bôme, le point d'attache de la bôme coulisse sur le mât (il n'y a pas de vit-de-mulet). Le cunningham est alors fixé sur la bôme et non sur la voile.
2.3.3. La bordure
Sur les voile avec bôme : en étarquant la bordure, on peut cintrer la bôme et réduire ainsi le creux inhérent au rond de bordure.
Le rôle de la bordure est amoindri par l’importance des lattes. De plus, les gréements avec bôme sont de plus en plus rares dans la catégorie loisir.
2.3.4. Les lattes
On peut, à terre, plus ou moins les forcer dans leur fourreau. Des lattes forcées impriment un creux plus important à la voile. C’est utile par petit temps, mais il faudra alors les faire changer de concavité manuellement à chaque changement d’amure.
3. Régler l’incidence de la voile
L’incidence de la voile par rapport au vent peut être réglée différemment selon la hauteur.  Le réglage doit découler de l’observation des penons aux deux hauteurs. 
Le chariot règle l’incidence globale de la voile, tandis que le palan permet de contrôler le vrillage de la voile. La chute est verticale lorsque le palan est bordé, le haut de la voile est ouvert dans le cas contraire. L’erreur commune consiste à régler l’incidence avec le seul palan, le chariot restant au milieu.
En plus de l’intérêt dans la propulsion, nous verrons l’intérêt dans les couples de rotation du bateau.
Remarque : Certains tentent d'utiliser le raccourci suivant : "le chariot règle le bas de la voile et le palan règle le haut" ou inversement. Et personne n'est d'accord. Naturellement cela n'a pas de sens car cela dépend de l'incidence de la voile. Sur une voile très vrillée (palan très choqué, au largue par exemple), le fait de border le palan aura pour effet principal de ramener le bas de la voile au milieu, tout en laissant le haut choqué dans une premier temps. Au contraire sur une voile déjà relativement plate (au près par exemple), le palan tendra à l’aplatir encore plus, et donc n'aura d'effet que sur le haut de la voile. Seule la réflexion permet donc de résoudre le problème, et non les automatismes.
4. La quête du mât
On peut régler la longueur des haubans, et modifier ainsi l’inclinaison du mât, appelée quête. Lorsque les haubans sont raccourcis, le mât est ramené vers l’arrière, sa quête est supérieure, et le bateau devient ardent. Inversement, le bateau devient mou lorsque les haubans sont rallongés.
C’est l’occasion de rappeler que les focs des Hobie Cat 16 doivent être hissés à fond (mais pas de façon à cintrer le mat vers l'avant, sinon celui-ci ne pivotera plus !)

Dimanche 11 novembre 2012


 

au sujet des cames de Hobie Cat 

A- Fonctionnement  

  

Le schéma de gauche présente l'aspect extérieur d'un safran baissé : le casting supérieur couvre le casting inférieur, et tous deux maintiennent la pelle du safran.

En position débloquée, le casting supérieur est libre, la pelle du safran peut donc monter et descendre librement. La came est en position haute.

Lorsqu'on baisse le safran, la came (en jaune et rouge) pivote vers l'arrière (ici sens anti-horaire), elle se baisse et mord une plaque metallique (en violet).

Dans tous les cas, un ressort (en vert) appuie sur la came et l'empêche de tourner pour un rien.

Lorsqu'on remonte le safran, la came retourne en position haute et libère la plaque métallique.

La came (et donc le safran) remonte dans certaines circonstances :

  • parce que le safran touche le sol ou des algues, alors la plaque avance et fait tourner la came
  • parce qu'on tire la barre vers le haut, ce qui fait remonter la plaque ; ce mouvement abîme plus volontiers la came

B- Problèmes et solutions 

1- Les safrans se relèvent 

Plusieurs explications selon la position préalable de la came :

  • la came était baissée dès le début
  • le ressort n'est pas assez serré
  • la came est cassée et ne mord plus la plaque

2- La came reste baissée 

Il peut arriver que la came reste anormalement baissée, bien que le casting supérieur soit libéré, pour les raisons suivantes :

  • le ressort est trop serré
  • la came est grippé
  • le petit ergot de la came est fendu et devient souple

Si la came est baissée, on peut la remonter :

  • soit en utilisant l'écoute pour ligaturer l'ergot de la came à la barre, puis en tirant sur la barre
  • soit, plus finement, en abaissant le ressort à l'aide d'une lame

3- Les safrans sont difficiles à baisser 

  • la plaque métallique est trop avancée
  • SURTOUT parce que le bateau avance ! il ne faut pas hésiter à se mettre à la cape

4- Les safrans sont difficiles à remonter 

  • le ressort est trop serré
  • la came est grippée
  • le bateau recule !

C- Réglages 

On peut donc réaliser deux réglages sur ce mécanisme : 

  • on peut avancer ou reculer la plaque (violet) : son réglage permet de régler la compensation du safran, il faut toutefois veiller à ne pas trop l'avancer
  • on peut régler la dureté du ressort (vert) en serrant ou en desserrant une vis (vert foncé).

Insistons sur le fait que ce mécanisme doit être rincé à l'eau douce, idéalement après chaque navigation.Par Emmanuel Chazard 

Dimanche 11 novembre 2012


 

A ceux qui aiment les catamarans trop ardents 

 Il est très à la mode de donner énormément de quête aux mâts de catamarans, les amateurs de cet art prétendent aller plus vite et mieux remonter au vent. C'est encore une ânerie trop répandue :

  • Un catamaran ardent avance à la même vitesse qu'un catamaran mou.
  • Un catamaran ardent est incontrôlable en sortie d'empannage, et il faut redoubler d'ingéniosité pour parvenir à abattre en fin de virement de bord. Par très petit temps, le catamaran devient littéralement indirigeable.
  • Au près, GV bien bordée, il existe un conflit permanent entre la GV et la barre, qu'on a besoin de tirer pour éviter de virer de bord.
  • Un catamaran ardent ne remonte pas mieux au vent qu'un catamaran mou. C'est juste que, si on lache la barre, il tend spontanément à lofer, et donc il remonte plus au vent. C'est sans doute l'ambiguïté de cette phrase qui est cause de tous les maux. Mais il est évident que, à voile égale, il ne fera pas un meilleur près qu'un autre ! Il n'y a pas de miracle : la quête modifie le comportement d'un bateau mais pas ses performances.
  • Un mât trop en arrière entraîne une bôme trop basse, qui peut blesser l'équipage et empêche de bien border la GV.
  • Enfin, les HC16 voivent être équilibrés en avançant les poids vers l'avant, ce qui a pour conséquence de rendre le bateau encore plus ardent. Point trop n'en faut.

 

Mais alors, pourquoi les Hobie 16, sur les cartes postales américaines, sont-ils tous très ardents ??

tout simplement parce que les côtes de ces plages sont sujettes au shore break, phénomène de vagues et de marche au sol, qui oblige les barreurs à faire des arrivées de plage "à l'américaine", c'est à dire à toute vitesse sur le sable perpendiculairement à la plage quel que soit le sens du vent. Pour ce faire, ils doivent répartir au maximum le poids à l'arrière du bateau. Afin d'éviter que cela ne les fasse abattre, le bateau doit être naturellement trop ardent. De plus, ils ajoutent le poids du mât au leur, et le mât appuie moins en avant lors de la décélération infligée par le contact du sable.

Mais, dans la mesure du possible, nous ferons de belles arrivées face au vent, et nous règlerons bien nos mâts afin d'avoir un comportement neutre, voire légèrement ardent mais sans plus.  

Aux mêmes, lorsqu'ils règlent la quête de leur Hobie 16 avec la drisse de foc 

 Rappel : les hobie 16 ont une particularité : les focs sont hissés à l'aide d'un palan de drisse, ce qui permet au guindant du foc de remplacer totalement un étaivolontairement trop long. Ce dispositif est remarquable, car il permet naturellement d'avoir un haubannage très tendu, sans jeu, ce qui est très appréciable par petit vent et forte houle : le mât ne bringuebale pas !

Certains croient qu'en hissant mal le foc ils auront raison d'infliger à leur mât cette quête qui leur plait tant...

  • La quête du mât doit être réglée à l'aide des haubans et non de la drisse, ils servent à cela.
  • Un mât mal haubanné bringuebale à chaque vague, pourvu que la pression du vent ne soit pas suffisante. Les performances sont nettement affectées par les turbulences qui en résultent, et c'est particulièrement désagréable pour les coéquipiers. C'est même exaspérant.
  • De surcroît, le haubanage est abîmé à chaque mouvement si le mât présente du jeu. Le risque de démâtage est accru. Or il est reconnu qu'un mât détaché du catamaran présente peu d'utilité.

 

par Emmanuel Chazard 

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